CINÉ-CLUB DE CAEN ★ LA MAISON ET LE MONDE • SATYAJIT RAY (INDE)
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Description
En février, le Ciné-Club de Caen, vous propose de découvrir LA MAISON ET LE MONDE (Ghare-Baire), considéré par certain.es comme le testament spirituel du cinéaste bengali Satyajit Ray. Présenté au Festival de Cannes en 1984, le film est adapté du roman Ghare Baire de l’immense Rabindranath Tagore.
Si très tôt Satyajit Ray a eu le projet de porter à l’écran Ghare Baire, c’est finalement à la fin de sa vie de cinéaste, en 1984, qu’il acheva La Maison et le Monde. L’histoire du film se situe au début du XXème siècle quand l’Empire Britannique joue au Bengale de l’antagonisme entre Hindous et Musulmans pour mieux régner. Deux visages de l’indépendantisme indien, le plus radical et le plus modéré, s’affrontent alors à travers les personnages de deux amis représentants de la classe bengalie aisée et cultivée. Un affrontement politique et moral d’autant plus complexe qu’il se joue au centre d’un triangle amoureux.
« On le sait peu en France, mais Ray est un cinéaste qui maîtrise tous les paramètres de son œuvre : il écrit le scénario et dirige la mise en scène, il devient son chef opérateur (à partir de 1964), et il compose ses musiques (dès 1961). Il s’occupe aussi du décor, dessinant méticuleusement les lieux et les objets, ainsi que des costumes. Une fois le film tourné, il est proche du monteur, puis fabrique ses affiches, les typographies des génériques et les encarts publicitaires dans la presse. Ray ne laisse aucun pôle de création inoccupé. C’est en partie lié à son premier métier : après des études d’économie puis d’art, Ray devient dessinateur commercial pour une agence de publicité. Il gère par ailleurs, dès 1961, la revue Sandesh pour les enfants, créée par son grand-père, pour laquelle il écrit des nouvelles d’aventures, policières et fantastiques, ainsi que les illustrations. Ces activités littéraires et graphiques rejoignent la versatilité de sa filmographie : il passe de films « historiques » en costume à des comédies, des films policiers, ou des récits plus sociaux ; en noir et blanc, couleurs, petits ou gros budgets, en extérieur ou en studio. L’œuvre de Ray est bien difficile à enfermer sous une seule étiquette. Si Ray réalise La Maison et le monde à la fin de sa carrière, ce projet est pourtant son premier désir de cinéma : c’est son premier script, en 1948, et qui devait être réalisé par un ami de son ciné-club. Ray a 27 ans et, vingt ans plus tard, il avouera être heureux que le projet n’ait pas vu le jour à cause de problèmes financiers, tant son scénario était « hollywoodien ». L’année suivante, Ray rencontre Jean Renoir, venu faire des repérages pour Le Fleuve, ce qui affine son désir de devenir cinéaste. Tout est bouleversé lorsqu’il croise un autre roman, La Complainte du sentier, qui devient sa première réalisation, film récompensé à Cannes qui lance les aventures de son héros Apu dans une trilogie entrecoupée par Le Salon de musique (1958). Ray fait une première crise cardiaque à la fin du tournage de La Maison et le monde (terminé par son fils Sandip Ray, sous sa supervision). Il réalise encore trois films, ainsi épaulé, avant son décès en 1992, peu de temps après avoir reçu un Oscar d’honneur ».
À l’issue de la projection du film LA MAISON ET LE MONDE, le Ciné-Club de Caen vous propose un temps d’analyse et d’échange dans la salle. La rencontre sera animée par Jean-Luc Lacuve, Milann Baupin et Nino Nativelle. Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre offert.