Anne-Marie Filaire et Alger : projection + rencontre
Description
Anne-Marie Filaire est réalisatrice, photographe, chercheuse et enseignante. Sa série de photographies : « Alger / Les portes », réalisée dans la ville d’Alger, a été récemment acquise par l’Artothèque de Caen. Elle est visible sur les murs du restaurant du Café des images jusqu’au 26 juin.
Un film réalisé par Anne-Marie Filaire vient compléter ces images fixes : Alger : une jeunesse en quête d’intimité. Il présente des entretiens filmés avec des jeunes à Alger. Filmés en 2012 pendant la période des révolutions, ces adolescents s’expriment sur leur identité et leur société. Leur parole permet de mettre des mots sur ce qui échappe aux images.
La projection sera suivie d’une rencontre avec la photographe-réalisatrice.
Depuis trente ans, Anne-Marie Filaire photographie les zones dites frontières au Moyen-Orient (Israël, Palestine, Jordanie, Yémen, Emirats Arabes unis, Liban), en Extrême-Orient (Cambodge, Vietnam), en Afrique de l’Est et au Maghreb (Erythrée, Egypte, Maroc, Algérie) ainsi qu’en Europe ( Slovénie, Belgique, France). Elle a collaboré à la revue Internationale et stratégique, IRIS (pour voir le site Internet d’IRIS, cliquer ici). Ses travaux ont également fait l’objet de publications universitaires : Presses Universitaires de Bordeaux, CEFAS, IREMAM, IFPO, et de contributions dont Jeunesses arabes, du Maroc au Yémen, loisirs, cultures et politiques aux éditions La Découverte en 2013.
Anne-Marie Filaire est par ailleurs enseignante à l’Institut d’études politiques (Sciences-Po) Paris et Le Havre.
Je suis arrivée en Algérie par le Moyen-Orient. Je séjourne à Alger pendant deux mois, dans cette cité emblématique des 48 Wilayas (régions). J’y ai rencontré un contexte particulier. Les révolutions ont déjà eu lieu. Les printemps arabes ne sont donc pas d’actualité. Ce pays a déjà vécu ses révolutions suivies de la montée de l’islamisme puis de la guerre civile avec un terrorisme d’une violence exceptionnelle. Ce sont ces années noires dont témoignent mes photographies et se révèlent être le cadre de vie de ces populations très jeunes. Qu’est-ce qui m’oblige cette fois de manière incontournable à parler de cette difficulté de faire ce travail ? En partie ce qui me permet de combattre cette solitude c’est de faire des photographies et cette solitude se renforce de l’interdiction de faire des images. La recherche de traces de l’adolescence est d’autant plus angoissante qu’elle n’a pas été possible. Je n’ai pas pu, comme dans les autres pays, faire des photos des chambres. Sachant cela, tel un fantôme, je ne peux que répéter la même image : celle de l’enfermement de ces portes blindées sur l’intérieur et l’extérieur. (Anne-Marie Filaire)
Consultez la page consacrée au travail d’Anne-Marie Filaire sur le site de l’Artothèque de Caen :
http://artotheque-caen.net/?nomRubrique=collection&nomPage=artistes&idartiste=273#sthash.fwtPaoBG.dpuf