❄️FESTIVAL LES BORÉALES 2023 ★ 💥P•MATRIMOINE•S • RÉTROSPECTIVE MAI ZETTERLING • SUÈDE
Bande annonce
Date de l’événement
Du mercredi 1 novembre 2023 au dimanche 26 novembre 2023
Description
Le Café des images à l’heure nordique !
À l’occasion du Festival Les Boréales 2023, le Café des images vous propose un focus autour de l’œuvre en 4 longs-métrages inédits de la réalisatrice suédoise aussi talentueuse que provocante Mai Zetterling. Modèles de cinéma aventureux et passionnément engagé, les films ont été sublimement restaurés par l’Institut Suédois pour le Festival Lumière l’année dernière.
En 1965, l’actrice suédoise star du cinéma britannique Mai Zetterling passe derrière la caméra avec un long-métrage très remarqué, Les Amoureux, sélectionné au Festival de Cannes. Ce film sera le premier d’une série d’œuvres consacrées prioritairement à l’étude de la condition féminine. Mai Zetterling s’impose dès lors par sa voix franche et puissante et par ses œuvres d’une modernité saisissante, d’une grande liberté de ton, résolument féministes. Centrés sur des personnages féminins forts, ses films politiquement engagés dressent un certain état des lieux de la « vieille Europe », encore empreinte de puritanisme et sous domination masculine. Car dans son œuvre, il est souvent question de la condition féminine, du prix de la liberté, de sexualité et de la décadence d’une société suédoise qui se tient à l’écart des soubresauts de l’histoire.
LES ÉVÉNEMENTS
LES FILMS
★ LES AMOUREUX
Suède • 1964 • 1h58 • VOST
« Pour son premier long-métrage de fiction, la Suédoise Mai Zetterling porte à l’écran les aventures de trois héroïnes nées sous la plume de la romancière Agnes von Krusenstjerna. Le cinéma de son illustre compatriote Ingmar Bergman infuse Les Amoureux à travers ses motifs typiquement scandinaves et sa noirceur existentielle, mais aussi par la présence de nombreux acteurs « bergmaniens » comme Harriet Andersson, Gunnel Lindblom ou Gunnar Björnstrand. Mai Zetterling se démarque toutefois par son regard et sa sensibilité singulière et sa volonté de mettre les femmes sur le devant de la scène. Avec son titre ouvertement ironique, Les Amoureux dresse le portrait de la dure condition féminine dans la Suède du début du XXe siècle, soumise au patriarcat et au poids de la norme sociale ».
★ JEUX DE NUIT
Suède • 1966 • 1h45 • VOST
« Avec Jeux de nuit, son deuxième long-métrage, Mai Zetterling s’affirme en tant cinéaste et autrice, adaptant cette fois son propre roman, qui sortira en même temps que le film. Avec sa narration éclatée qui alterne entre moments passés et présents, éclairant par là la psychologie de son héros, Jeux de nuit est une remarquable étude sur le complexe d’Œdipe et les affres de la puberté. Filmé dans un luxe baroque conférant presque au délire, ce portrait de famille scandaleusement pervers n’est autre que le reflet de l’âme tourmentée d’une Europe moderne faisant face aux démons de son passé. Ce film qui évoque à la fois Federico Fellini, Ingmar Bergman et Ken Russell baigne dans une atmosphère étrange et presque irréelle produite par une mise en scène stylisée et froide. Sélectionné à la Mostra de Venise 1966, Jeux de nuit sera interdit de projection publique par peur d’un éventuel scandale. Le film divisera en effet autant la critique que les spectateurs, mais gagnera de sérieux admirateurs – comme en la personne d’un certain John Waters ».
★ LES FILLES
Suède • 1968 • 1h40 • VOST
Avec Les Filles, comédie féministe audacieuse, Mai Zetterling atteint de nouveaux sommets d’expérimentation formelle et d’engagement politique. Marqué par l’influence des Nouvelles Vagues française et tchèque, son film joue avec les codes de la temporalité et de la narration en entremêlant présent et passé, fiction et réalité, théâtre et vie réelle. Superbement interprétées par les stars du cinéma suédois Bibi Andersson, Harriet Andersson et Gunnel Lindblom, ces trois héroïnes voient dans la farce antique d’Aristophane une mise en abyme de leur quotidien régi par la domination masculine et, à l’instar de leurs personnages, vont engager une lutte pour défendre leurs droits. La réalisatrice Mai Zetterling mise sur l’humour et la poésie pour dresser un constat amer : le chemin vers l’émancipation est encore loin – en témoigne la difficile réception du film, injustement boudé à sa sortie. Cinq décennies plus tard,Les Filleséblouit autant par ses propos audacieux et avant-gardistes que par sa réalisation aussi inventive que subtile.
★ AMOROSA
Suède • 1986 • 1h57 • VOST
Pour son dernier long-métrage en tant que réalisatrice, Mai Zetterling s’empare d’un sujet qui lui tient à cœur depuis des années. Son premier film derrière la caméra, Les Amoureux, était une adaptation d’un roman de la Suédoise Agnes von Krusenstjerna. Dans Amorosa, c’est la vie de l’écrivaine elle-même qu’elle choisit d’adapter à l’écran. Souvent comparée à Colette ou D.H. Lawrence pour sa peinture de l’érotisme et des déviances sexuelles, Agnes von Krusenstjerna fut tout autant admirée que critiquée. Toute sa vie, traversée par de graves troubles dépressifs, elle sera en lutte contre les valeurs aristocratiques inculquées par sa famille et revendiquera la liberté d’écrire sur tout, y compris la sexualité et la folie. Cette existence tumultueuse, marquée par une soif de liberté et d’affirmation de soi, ne pouvait qu’inspirer la réalisatrice Mai Zetterling aux fortes convictions féministes. Elle fait de son personnage, impeccablement campé par l’actrice finlandaise Stina Ekblad, une figure féminine à la fois puissante, rebelle et fragile.