🌸💥P•MATRIMOINE•S • CINÉ-CLUB DE CAEN ★ DÉMÉNAGEMENT • SHINJI SÔMAI (JAPON)
Bande annonce
Description
Le Ciné-Club de Caen vous propose de découvrir Déménagement de Shinji Sömai, réalisateur japonais décédé prématurément. Pépite inédite qui inspire pourtant depuis des années le cinéma japonais, Déménagement fait enfin l’objet d’une sortie en France, et vient de recevoir le Prix du Meilleur Film restauré à la Mostra de Venise 2023.
Déménagement (Ohikkoshi, お引越し) a été présenté au Festival de Cannes en 1993 dans le cadre de la section Un certain regard, tout comme Sonatine de Takeshi Kitano. Le film est resté inédit en France et n’a pas eu beaucoup d’échos au Japon lors de sa sortie. La réputation du film n’a cessé pourtant de croître chez les cinéphiles et les cinéastes au Japon. Il est numérisé et restauré en 2023 par Yomiuri Telecasting Corporation sous la supervision de son chef opérateur Toyomichi Kurita.
Film inédit en France
Cannes 1993 • Un certain regard
Mostra Venise 2023 • Prix du meilleur film restauré
À l’issue de la projection du film DÉMÉNAGEMENT, le Ciné-Club de Caen vous propose un temps d’analyse et d’échange dans la salle.
La rencontre sera animée par Milann Baupin et Nino Nativelle.
Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre offert.
Hirokazu Kore-eda
« J’ai le sentiment que le nom de Shinji Sōmai n’est pas encore connu et reconnu des amateurs et des critiques de cinéma en dehors du Japon. J’ai notamment pu le constater lors de mes passages dans les festivals internationaux où, lorsqu’on me demande quel réalisateur japonais j’apprécie et que je cite son nom, ou bien que je cite Typhoon Club comme étant l’un de mes films japonais préférés, la réaction des spectateurs et des journalistes est sans équivoque. Pour ma génération, la découverte du nom « Sômai » est d’abord associée à l’image du réalisateur de program pictures (ndlt : films produits en masse et souvent dans une économie restreinte pour remplir les créneaux de double-programmation des salles de cinéma de l’époque) offrant des rôles à toutes nos idoles du moment. À cette période, hormis par une minorité de cinéphiles passionnés, ce nom n’était jamais évoqué, éclipsé par celui des stars en haut de l’affiche. Ce n’est que plus tard que je découvrirai que, pour ces stars, jouer dans les films de Sômai aura été l’occasion d’atteindre une qualité de jeu jamais égalée par la suite. Déménagement est le film qui constitue une transition et un aboutissement dans la filmographie de Sômai. Bien qu’il ait un recours plus modéré aux longs plans-séquence qui sont habituellement sa marque de fabrique, il prouve plus que jamais son talent à tirer le meilleur de ses acteurs en mettant brillamment en scène l’excellent scénario de Satoko Okudera qui suit le voyage intérieur de cette petite fille. Après l’avoir vu, j’ai eu la confirmation que Shinji Sômai était le meilleur cinéaste de sa génération, ce qui le plaçait d’emblée comme étant l’unique réalisateur vivant que j’espérais rattraper. Si je devais raconter une seule anecdote personnelle, je dirais qu’après le décès prématuré de Sômai, l’un des producteurs de Déménagement, Masahiro Yasuda, est devenu le producteur de mes tout premiers films. Et bien qu’il ne s’agisse que d’un lien indirect, j’ai l’impression que par l’intermédiaire de M. Yasuda, Shinji Sômai et moi sommes devenus comme deux demi-frères nés de mères différentes. Je suis convaincu qu’au même titre que d’autres cinéastes de sa génération comme Edward Yang, Hou Hsiao-hsien ou Takeshi Kitano, le nom de Shinji Sômai mérite aujourd’hui, plus que jamais, d’être redécouvert ».