JOHAN VAN DER KEUKEN : RENCONTRE AVEC ALAIN BERGALA
Description
En prélude à la rencontre avec Wang Bing (samedi 18 novembre à 17h10), Alain Bergala, critique de cinéma, essayiste propose une soirée autour de Johan Van der Keuken l’un des grands cinéastes documentaristes de la fin du 20ème siècle.
Projection de trois de ses courts métrages :
Beppie
1965, 38 min
Beppie a dix ans. Issue d’un milieu ouvrier, c’est une vraie gamine d’Amsterdam, drôle, pleine d’esprit. Spontanée, elle raconte pendant plusieurs mois ses aventures au cinéaste qui la suit dans sa vie quotidienne.
Herman Slobbe
1966, 29 min
Herman Slobbe est un jeune garçon aveugle que Johan van der Keuken avait rencontré deux ans plus tôt au cours du tournage de son précédent film sur la cécité L’Enfant aveugle (1964). Le réalisateur filme ses déambulations et la confrontation de l’adolescent avec le monde extérieur.
Les vacances du cinéaste
1974, 39 min
Un petit village de l’Aude, ses habitants, leurs joies, leurs souffrances et la caméra en liberté du cinéaste en vacances qui saisit ces moments intermittents qui, dans le souvenir qu’on en garde, ressemblent si fort au bonheur.
Sur Van der Keuken :
Van der Keuken, du réel à l’infini, un article de Serge Loupien à lire sur Libération.fr
Johan Van der Keuken naît à Amsterdam en 1938. Il a douze ans quand son grand-père l’initie à la photographie, 17 ans quand il publie son premier album et 18 ans quand il intègre l’IDHEC à Paris. Nous sommes en 1956 ; Johan Van der Keuken passera deux années dans la capitale française, deux années de vagabondage visuel où l’école n’est qu’un alibi pour flâner dans la ville, « se poser des questions, chercher des réponses », bref « découvrir la vie ».
C’est à cette même époque qu’il travaille à la réalisation de son livre Paris mortel qui verra effectivement le jour en 1963. Pour Johan van der Keuken, c’est une période de lente transition vers le cinéma, où il questionne la notion même de vision, explore le cadre et la couleur, expérimente des choses qui doucement, viendront nourrir ses films.
Johan van der Keuken en réalisera plus d’une cinquantaine. Un moment de silence, officiellement son premier film, réalisé en 1960, ouvre sa filmographie et annonce tout son cinéma à venir : des récits fragmentaires dont l’agencement bouscule les règles du montage traditionnel. Une caméra faite œil, un corps caméra, un cinéma physiologique qui enregistre ce qui l’entoure et le restitue dans le flot des images par le prisme de la pensée. (source Arte)