Cours d’initiation au montage vidéo
Ce cours d’initiation à la pratique du montage aborde cette étape essentielle de la création audiovisuelle dans une double perspective technique et artistique. La formation repose sur une démarche d’atelier en utilisant le logiciel gratuit Shotcut pour appréhender de manière méthodique les principales étapes du montage : dérusher, structurer la narration, monter les images et monter les sons. Exposés, tutoriels, analyses de séquences et exercices assurent l’articulation entre théorie et pratique afin de permettre l’acquisition des compétences nécessaires à la réalisation d’un projet de montage vidéo.
Objectifs :
– Maîtriser les principales notions techniques et esthétiques du montage
– Etre capable de monter de courts projets vidéos en adoptant une démarche méthodique
Durée : 7 heures
I. Qu’est-ce que le montage ?
Le montage est l’opération technique et artistique qui intervient après le tournage d’un film : choix et assemblage des images et des sons, mise au point de la structure narrative, ajustement des raccords entre les plans, de la durée et du rythme.
Le tournage de fictions ou de documentaires est fractionné. À partir des rushes (images et sons captés au tournage), le montage s’organise donc comme un jeu de construction comportant de multiples contraintes liées au contenu et à la forme des plans. Il sert à (ré)organiser le récit tout en veillant à la cohérence – en particulier spatiale et temporelle – des situations filmées. Au-delà de cette fonction première, il s’agit de façonner l’écriture audiovisuelle de chaque film, porteuse d’émotions et de sens.
Atelier de montage sur le logiciel Shotcut
Cette formation s’appuie sur le logiciel Shotcut, choisi pour sa gratuité, son ergonomie et la richesse des fonctions proposées. Les tutoriels illustrant l’utilisation de ce logiciel permettent de mettre en œuvre les étapes de montage exposées dans les modules du cours.
L’atelier proposé consiste à réaliser une bande-annonce consacrée à l’opération Lycéens et Apprentis au cinéma, à partir d’une sélection de plans extraits de films programmés dans le cadre de ce dispositif d’éducation à l’image.
Préparation de l’atelier
La mise en œuvre de l’atelier suppose le téléchargement du logiciel Shotcut et du dossier Atelier Montage :
II. Dérusher
Précédé par des tâches purement techniques dont la synchronisation images-sons, le dérushage est la première étape du montage. Le monteur découvre les rushes avec un regard extérieur et s’en imprègne. Concrètement, cette opération consiste à organiser les rushes dans différents chutiers, les visionner, nommer et commenter à l’aide de mots-clés. C’est un travail d’analyse, mémorisation et réflexion déterminant pour la suite : on revient aux rushes tout au long du montage pour modifier ou affiner un choix initial.
Parmi les points nécessitant une attention particulière : le découpage. Il faut anticiper les raccords entre les plans en fonction des échelles et des angles de prises de vues, mouvements de caméra. Le dérushage aboutit à un premier choix de plans, préparant l’organisation en séquences.
III. Structurer la narration
Dernière étape d’écriture du film, le montage conforte ou contredit les choix de narration effectués dès le scénario et ouvre d’autres possibilités d’organisation des plans dans chaque séquence et des séquences entre elles.
Les plans sont agencés pour construire des séquences que l’on affine par ajouts, retraits, déplacements, en ayant toujours à l’esprit la structure globale du film. C’est un travail de composition, au sens musical, et chaque changement peut influer sur la tonalité de l’ensemble. A partir d’une première version dite bout-à-bout et d’une seconde appelée ours, le récit et le rythme du film prennent corps progressivement.
L’écriture audiovisuelle permet, comme l’écriture littéraire, de raconter une même histoire à travers différents modes de narration, d’une grande variété.
IV. Monter les images
Au tournage, les séquences sont découpées en plans. En fiction, ceux-ci sont cadrés en fonction du découpage technique. Avec le chef opérateur et la scripte, le réalisateur anticipe la continuité entre les plans qui font l’objet de plusieurs prises. En documentaire, le découpage est moins anticipé et le cadrage s’adapte à la situation filmée.
Une même séquence peut être montée de multiples façons : modification de l’ordre des plans, mélange de prises, resserrement ou dilatation de la durée des situations, etc. La perception d’une action, les sensations et émotions suscitées à sa vision varient en fonction de ces choix.
Le monteur effectue les coupes et ajuste les raccords entre les plans.
Au cinéma, on ne montre pas toute l’action. Ce qui est coupé ou hors champ est aussi important que ce qui est vu. C’est un art de l’ellipse et de la suggestion : le spectateur reconstruit une continuité.
V. Monter les sons
L’univers créé, les émotions ressenties et le sens du film proviennent de la combinaison entre images et sons, en particulier de celle des actions et des paroles qui sont intimement liées.
Après le montage image qui comprend celui des dialogues ou entretiens (les sons « directs »), l’étape du montage son permet d’approfondir la composition de la bande sonore : choix et synchronisation de tous les autres sons.
La bande sonore comporte de nombreuses pistes, réparties dans les catégories suivantes : Paroles – Ambiances – Bruitages – Musique (composée ou non pour le film).
Le montage de la musique contribue de façon importante à l’atmosphère et au rythme du film.
Parmi les aspects importants à traiter : les sons sont-ils In, hors-champ ou Off, c’est-à-dire : la source sonore est-elle visible ou non ?
VI. Atelier de montage documentaire
L’atelier consiste dans le montage d’un film documentaire d’environ 6 minutes portant sur la programmation des dispositifs d’éducation à l’image, à partir du matériel mis à disposition dans le dossier Atelier documentaire. Un montage de ces rushes en version longue est proposé ci-contre à titre d’exemple.
Webographie
Kamigeek : nombreux tutoriels sur les fonctionnalités de Shotcut.
CPNEF audiovisuel : entretiens avec des monteurs sur la pratique de leur métier.
Les Monteurs associés : ressources professionnelles
Bibliographie
Le Montage – L’espace et le temps du film de Vincent Pinel, Ed. Cahiers du cinéma, Coll. Les petits Cahiers, Scérén-Cndp, 2001
Le Montage, Technique et esthétique : fiction, documentaire, série, nouvelles écritures d’Emmanuelle Jay, Ed. Armand Colin, 2020
Esthétique du montage de Vincent Amiel, Ed. Armand Colin, 2005, réédition 2022
Le Montage au cinéma de Dominique Villain, Ed. Cahiers du cinéma, Coll. Essais, 1991
En un clin d’œil : Passé, présent et futur du montage de Walter Murch, Ed. Capricci, 2011