Carnets

Cannes des images

par Maud Wyler

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L’actrice Maud Wyler est chaque mois au Café pour son rendez-vous « L’acteur : Regard-caméra ». À partir d’aujourd’hui elle est à Cannes, d’où elle nous écrit. Et nous récrira, très bientôt.


Comment appelez-vous cela? Remplir la coupe jusqu’au bord, ce me semble. »

Le Feu, Gabriele d’Annunzio

 

Je me souviens de Philippe Torreton compilant des notes dans son portable, pendant la tournée de Cyrano. La page était jaune. Je m’en vais le copier. Je ne parlerai toutefois pas de politique, puisqu’il lui manque un cœur. Fuck the police.

Je suis dans un vol AF6244, l’avion parcourant une bonne partie de la nation française pour se poser sur la jetée niçoise qu’est cet aéroport le plus proche de Cannes. Je fais exprès de dire, nation française, sans m’étendre sur sa Place parisienne de La République, que je quitte là, pour l’or. Les ors du qu’en-dira-t-on : le festival de Cannes. Dessange me paie mon billet et ma chambre au Martinez. Merci. En échange? Apparaître. Bon. Besogneux. C’est un travail de raconter une histoire, en jouant un personnage, et d’être filmée, en tout cas, vue ; c’en est un autre de répondre aux fantasmes du monde-cinema. Dans mon sac, 2 paires de Jimmy Choo. Les filles comprendront. J’ai fait mieux, la formidable Rivka me prête les bijoux de sa marque Anna Rivka, « haute fantaisie », et un autre ami, Julien Fournié, m’a fait confiance pour embarquer avec moi sa robe, une dinguerie (vous verrez)! Voilà. Je vais voir des films. Je vais voir des films ? J’espère.

En tout cas, j’ai, dans ce planning chargé en représentations, 2 montées de tapis rouges, donc autant de films : The Café Society de Woody Allen et Ma Loute de Bruno Dumont. J’ai un passif particulièrement pénible avec ses 2 réalisateurs, je suis fâchée avec eux, ils s’en foutent. Le premier, à cause des femmes, ma mère qui lit le bouquin de son ex-épouse actrice Mia Farrow, ce bouquin qui a lieu de le finir à mes yeux, le deuxième, à cause des femmes, et la peine que je lis dans le visage de sa formidable actrice, en regardant Flandres. Et ce que j’en sais, plus tard, qui corrobore… Ce métier m’apprend le féminisme. J’en suis.

Alors voilà, nous verrons. Qui vivra.

A bientôt.

Maud Wyler.

Ps: j’ai oublié mon porte-monnaie à Paris. Nous double-verrons. (Ma styliste, Camille, me disait: où tu vas, c’est peut-être le seul endroit où tu as plus besoin de tes hauts talons que de ta carte bleue – sic.)