Le Café en revue Léa Seydoux, dans l’ombre et à la maison
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Léa Seydoux, dans l’ombre et à la maison

par Le public du Café des Images

La Maison dans l’ombre (Nicholas Ray, 1952).

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Le 6 mars, Léa Seydoux était l’invitée de Maud Wyler pour le deuxième rendez-vous de son cycle mensuel « L’acteur : regard caméra ». L’actrice avait choisi La Maison dans l’ombre de Nicholas Ray (lire à ce sujet l’article de David Vasse). Comme à l’accoutumée, nous retranscrivons les échanges qui ont suivi la projection : c’est avec humilité que Léa Seydoux (lire ici son interview) a évoqué son admiration pour le film de Ray, et répondu aux questions du public sur les rôles marquants, notamment américains, de sa carrière. Nous publierons dans quelques jours la conversation du 20 mars, avec Nicolas Maury, à la suite de la projection Poussières dans le vent de Hou Hsiao-hsien. 


Maud Wyler : Ce qui me frappe dans ce film, c’est qu’il s’autorise à être beau, à donner une fin plutôt heureuse aux deux personnages principaux. On ne laisserait pas passer ça aujourd’hui, comme si quelque chose de l’ordre de l’espoir n’était plus défendable. C’est un film qui a la foi, comme son personnage, que l’on voit prier à la fin. En même temps, il  met à contribution nos cinq sens. Lorsqu’on quitte la femme aveugle après être resté avec elle dans la maison, on ne sait plus qui voit quoi et qui est vu. Le dispositif est simple, mais il va de paire avec une complexité des sentiments, que les acteurs ne jouent jamais de manière performative. Par exemple, l’acteur perd son rictus de façade quand il se retrouve devant la femme. Ce sont des choix de jeu pertinents. C’est bon d’être ému par un film. On respire mieux après.

Léa Seydoux : Je le trouve encore plus beau sur grand écran que la première fois que je l’ai vu sur mon écran d’ordinateur. Il me touche beaucoup.

M.W. : En voyant Ida Lupino, est-ce que tu te demandes si tu aurais pu jouer son rôle ? 

L.S. : Je ne regarde jamais un film en me disant que j’aurais pu incarner tel ou tel personnage. Je n’arrive à jouer que les rôles qu’un metteur en scène me propose. Même quand je lis un scénario, il m’est impossible de me projeter. Je considère qu’on devient le rôle à partir du moment où un metteur en scène nous choisit. Le personnage féminin de La Maison dans l’ombre est sublime, mais je reste extérieure. Je ne me projette pas.

Je ne peux jouer un rôle que si on me l’offre. Alors je me l’approprie.

M.W. : Quand tu reçois un scénario, tu ne te demandes pas ce que tu pourrais faire du personnage ? Tu attends la rencontre avec le réalisateur ? 

L.S. : Une œuvre, un film, un scénario peuvent me toucher, mais je ne m’inclus pas dedans. Jamais, en rien. Je ne ressens pas les choses de cette façon. Je ne peux jouer un rôle que si on me l’offre. Alors je me l’approprie. Aussi, je ne crois pas en l’idée qu’on puisse jouer des personnages. Peut-être parce que je n’ai jamais fait de théâtre. 

Emmanuel Burdeau : Ida Lupino incarne ici un personnage particulier, une femme aveugle. C’est un rôle qui appelle la performance.

L.S. : Je n’ai jamais joué de rôle de performance. Je ne suis pas certaine de pouvoir être dans l’imitation, comme certains acteurs qui interprètent des personnages célèbres dans des biopics. Je n’ai pas beaucoup d’expérience en tant qu’actrice. Je découvre mon métier progressivement, mais il me semble impossible de jouer un personnage. On joue toujours soi. Je peux ajouter ou supprimer certains éléments, faire ma petite cuisine, mais je joue moi dans tous mes films, comme un écrivain parle de lui dans tous ses livres, un cinéaste dans tous ses films. 

M.W. : Lorsque j’ai débuté dans ce métier, je pensais que je pourrais tout jouer, m’offrir mille vies, mieux qu’un chat. Mais je suis de plus en plus d’accord avec ce que tu dis : on ne peut pas jouer autre chose que soi. 

L.S. : On se heurte toujours à sa nature. Il est difficile d’aller contre.

M.W. : L’acteur-caméléon est un fantasme. Le maquillage ne peut pas aider à se sentir un autre. Dès que la caméra tourne, on est ramené à soi.

Spectateur : Qu’est-ce qui vous touche dans le film de Nicholas Ray ?

L.S. : C’est une question assez intime, à laquelle il m’est difficile de répondre. Et puis, les mots sont forcément moins forts que les émotions. Je ne pourrais pas nommer facilement ce qui me touche. Il y a l’histoire d’amour, et la violence du personnage de flic, qui cherche un sens à sa vie. Ou plutôt : il se retrouve face au fait que sa vie n’a pas de sens. Même s’il semble froid et insensible, il est touché par cette femme seule et aveugle, qui vit avec son frère malade. J’aime la façon dont Nicholas Ray filme cette histoire d’amour. Au cinéma, je suis touchée par les non-dits. Dans La Maison dans l’ombre, l’histoire d’amour se tisse de façon particulièrement subtile. J’aime quand le personnage dit qu’il faut y mettre du cœur. C’est mon credo dans la vie. Je ne crois qu’à ce qui se fait avec le cœur. 

La Maison dans l'ombre / Johnny Guitare (Nicholas Ray, ).

La Maison dans l’ombre / Johnny Guitare (Nicholas Ray, 1954).

Spectateur : Il y a beaucoup de points communs entre La Maison dans l’ombre et Johnny Guitar. Le personnage semble le même d’un film à l’autre, simplement repris et retravaillé. Avez-vous remarqué ce type de similitudes entre les films de cinéastes avec lesquels vous avez travaillé ? Quand vous tournez avec un réalisateur, vous imposez-vous de regarder ses films précédents ? 

L.S. : J’ai fait deux fois deux films pour un même réalisateur, avec Benoît Jacquot et Rebecca Zlotowski. De façon générale, oui, je vois les sujets qui les habitent. J’ai rencontré Benoît lorsqu’il était déjà installé en tant que metteur en scène. Il y a dans ses films des obsessions, mais que je n’ai pas vraiment analysées. Comme j’ai joué dans le premier et le deuxième film de Rebecca Zlotowski, il m’a été plus facile d’observer une évolution. 

M.W. : La question en soulève une autre : a t-on envie d’en savoir beaucoup sur les metteurs en scène avec lesquel on travaille ?

L.S. : C’est un travail différent selon les films et les metteurs en scène, leur culture. Par exemple, j’ai regardé tous les films de Tarantino avant de le rencontrer. Je voulais m’imprégner de son univers car je ne connaissais pas son cinéma. J’ai commencé à regarder des films à partir du moment où j’ai voulu être actrice, mais avant cela, le cinéma était pour moi une chose confuse, floue, pas nécessairement une passion. Ça l’est devenu au fur et à mesure. Je n’ai donc pas une grande culture en ce domaine : ma connaissance n’est que sensible. Connaître l’œuvre de Tarantino avant de le rencontrer était pour moi un moyen de gagner en assurance. Je fais ce travail surtout pour des metteurs en scène américains : comme ça n’est pas ma langue, j’essaie de m’approprier leur culture. Mais je ne le fais pas avec les cinéastes français que je vais rencontrer, car je saisis plus naturellement leur univers. 

M.W. : C’est peut-être inhérent à la culture française de choisir un acteur pour ce qu’il ne sait pas, ce qu’on va lui apprendre. Benoît Jacquot m’avait dit sur le tournage de Journal d’une femme de chambre : « Je vais révéler Léa ». Or, Léa était déjà révélée. Je trouvais cette idée très belle, mais un peu naïve, même si je n’ai pas voulu lui répondre avec cynisme. Le metteur en scène doit pouvoir imaginer qu’il va faire le premier trajet, comme un acteur aimerait jouer dans le premier film de chaque réalisateur, pour inventer quelque chose avec lui. La rencontre passe par le fantasme, l’idée qu’on se fait de l’autre, donc par ce qu’on ne sait pas de lui. Je me méfie de trop en savoir, car je ne sais pas si le metteur en scène en a envie. En quoi cela va servir le travail ? Il faut parfois mettre sa tête en off pour jouer : quelque chose d’autre peut advenir, qu’on espère plus fort qu’une simple pensée. On pourrait dire que le travail d’acteur consiste à se laisser traverser par une histoire, une émotion. On y perd en voulant articuler tout ça par l’intellect. Mais il n’y a pas une seule méthode qu’on appliquerait à tous les films. Chaque rencontre avec un metteur en scène implique que l’on s’interroge sur ce qu’il va demander. Si je devais travailler avec des Américains, je me renseignerais sans doute beaucoup plus sur eux, presque par idée préconçue. Je travaillerais différemment. C’est bizarre : on se prépare comme pour une première rencontre dans la vie. Si l’on a tout regardé, tout analysé d’un metteur en scène et de son cinéma, on est dans le jugement au moment de la rencontre. On peut manquer des choses essentielles. 

Spectateur : Léa, vous dites que vous ne vous projetez pas dans les films, que vous jouez toujours vous-même. Au fil de vos rôles, vous construisez effectivement un personnage qui est le vôtre, à la fois sensuel et intériorisé. Qu’est-ce qui vous renvoie à vous-même dans tous ces personnages ?

L.S. : Je ne peux pas exprimer par les mots ce que j’exprime à travers les films. Le jeu est un langage en soi et je ne veux pas savoir ce que ce langage exprime de moi. Ce qui compte, c’est ce qu’il exprime en vous.

Comme le jeu est impudique, il n’existe pour moi qu’entre les mots « Action » et « Coupez ».

Spectateur : Comment abordez-vous le travail avec les autres acteurs ?  

L.S. : Je ne discute pas de mon personnage avec eux. J’aime garder ça pour moi, parce que je suis pudique. Je le fais parfois avant une scène intense, mais cela me donne l’impression de me déshabiller. Je suis d’une grande pudeur par rapport à l’équipe. Après chaque scène, je passe très vite à autre chose. Comme le jeu est impudique, il n’existe pour moi qu’entre les mots « Action » et « Coupez ». Au-delà, je ne joue plus. Je joue donc par fragments. J’aimerais d’ailleurs jouer au théâtre pour faire l’expérience d’une continuité de jeu pendant deux ou trois heures. 

E.B. : Arrive-t-il de certains acteurs de rester « dans leur personnage » entre les prises ? 

L.S. : Oui, chacun sa méthode. Certains ont besoin de se conditionner. Moi, je n’arrive à jouer qu’au moment où le metteur en scène dit : « Action ». C’est un moment d’absence. Je n’ai plus conscience de moi. Si je pense au regard des autres, je ne peux plus jouer. Ça n’est pas parce que je n’évoque pas mon jeu ou mon personnage avec les autres acteurs, que je ne crée pas de lien avec eux. Il ne faut pas forcer les choses, mais c’est intéressant, et important, de vivre la vie d’un tournage. J’aime beaucoup les acteurs. Je ne me sens pas en rivalité avec eux. Certains sont plus ou moins généreux, d’autres torturés, ou centrés sur eux. Il faut faire avec ces contraintes. J’essaie de ne pas être impressionnée par ce qui se passe autour de moi, de me concentrer sur le moment présent.

E.B. : Ceux qui ne font pas de cinéma sont souvent très curieux de savoir à quoi ressemble un tournage, mais à l’inverse, ceux qui ont l’habitude de cette situation racontent volontiers que c’est assez décevant, qu’il ne s’y passe pas grand-chose…

L.S. : Je propose parfois à mes amis de passer sur les tournages, mais la plupart du temps, ils s’ennuient. Il peut pourtant se passer des choses incroyables.

M.W. : Le cinéma est un monde technique, avec son langage et ses codes. Lorsqu’on ne maîtrise pas ce langage, on se sent très extérieur. Le meilleur endroit pour quelqu’un qui ne connaît pas, c’est derrière le combo, car c’est un petit écran qui ressemble à une télé. A cet endroit précis, tout le monde a les codes pour comprendre, mais ailleurs, le plateau reste un monde à part, où le temps passe très lentement. On attend parfois des heures, ce qui est insupportable si on est là pour voir et non pour travailler. 

E.B. : Pour les acteurs aussi, non ? Comment les choses se passent-elles avec Tom Cruise, entre deux prises ?

L.S. : C’était fascinant de le voir jouer. J’adore être sur un plateau, je pourrais y dormir, y vivre. C’est le seul endroit où je me sente utile, mais c’est effectivement un espace très technique. Or, le jeu est impalpable. L’équilibre n’est pas facile à trouver. 

M.W. : On est parfois témoins de choses désagréables, parce qu’il faut que ça aille vite. Les gens prennent des raccourcis pour se parler, comme un capitaine de navire s’adresse mal à ses matelots parce qu’il faut bien avancer. En France, le respect pour le réalisateur est absolu. C’est lui le maître à bord, celui qui donne le « la ». L’atmosphère est tout à son image, en termes de concentration, d’écoute, d’attention. 

Spectre (Sam Mendes, 2015) / Mission : impossible - Protocole fantôme (Brad Bird, 2011)..

Spectre (Sam Mendes, 2015) / Mission : impossible – Protocole fantôme (Brad Bird, 2011)..

Spectateur : Léa, vous avez joué une James Bond Girl, un personnage très archétypal : avez-vous reçu beaucoup d’instructions pour ce rôle ?

L.S. : On m’a laissé assez libre. Le rôle reste bien sûr structuré : il faut jouer la scène telle qu’elle est écrite, mais heureusement, nous ne sommes ni des pantins ni des robots. La façon dont j’interprète une scène m’appartient. Il m’est arrivé qu’un metteur en scène me reproche de ne pas faire exactement ce qu’il voulait : je me sens gênée dans ce genre de situation, je n’arrive plus à jouer. J’ai besoin de me sentir utile, d’injecter ma propre interprétation. Un metteur en scène doit savoir être à l’écoute de ses acteurs. Il doit chercher avec eux, parce qu’on ne sait jamais. Sam Mendes m’avait dit un jour : « On ne peut pas jouer juste ou faux. Tout jeu est une proposition. » C’est assez vrai. 

M.W. : C’est un point de vue généreux, qui permet à l’acteur de respirer. 

L.S. : De très bons réalisateurs m’ont dit : « Tu te trompes, tu ne comprends pas la scène. Il faut la jouer comme ça. » Ça me paralyse. On ne peut pas voir la scène comme ils la voient. On n’est pas eux. Les choses doivent nous traverser, sinon ça n’a pas d’intérêt. 

Spectateur : Que vous disait Brad Bird sur Ghost Protocole ?

LS : Il n’avait pas beaucoup d’expérience avec les acteurs car c’était son premier film non animé. J’avais un petit rôle et j’étais tétanisée de jouer devant Tom Cruise, qui est un acteur formidable. En plus, comme je suis arrivée sur le tournage à la dernière minute, je me suis retrouvée perdue dans cette grosse machine. J’étais impressionnée. Les choses m’ont un peu échappé, donc j’ai joué à l’instinct, dans le feu de l’action. J’étais là sans être là. Ce n’est pas un rôle sur lequel j’ai beaucoup travaillé, car il est assez court et que je n’avais pas beaucoup de dialogues, mais on apprend toujours. C’est sur ce film que j’ai joué ma première scène d’action, qui était très chorégraphiée. Je l’ai beaucoup répétée et j’ai observé le jeu des acteurs anglo-saxons, bien différent de celui des Français. 

Je n’ai pas passé assez de temps avec Brad Bird pour pouvoir parler de lui. Les Américains aiment garder les acteurs sur les tournages : les enjeux financiers sont tellement énormes qu’ils préfèrent les avoir sur place en cas de problème. Et il y en a souvent. Je suis restée deux mois à Vancouver dans ma chambre d’hôtel, seule, perdue, car Brad Bird était tombé malade. Or, pour des raisons d’assurance et de confidentialité, on ne pouvait pas me dire quand le travail reprendrait. C’est aussi le charme de ce métier, rester seule de longues semaines, dans une ville que l’on ne connaît pas, avec des gens qui ne parlent pas la même langue. Une vie de nomade, dans laquelle il faut essayer de se créer des repères. Mais Tom Cruise était sympa, et les autres acteurs aussi.

Spectateur : Le personnage de la femme aveugle de La Maison dans l’ombre a besoin de repères dans l’espace pour évoluer, parler, communiquer. En tant qu’actrice, avez-vous également besoin de repères, d’appuis de jeu ? 

On ne joue que soi-même, mais on peut ajouter à un personnage le travail du corps.

L.S. : Avant d’être actrice, j’ignorais qu’il y avait des marques au sol sur les plateaux. L’acteur n’est pas libre de ses mouvements : tout est balisé. C’est une contrainte qu’il faut respecter. Puisque le texte et les déplacements sont imposés, il ne nous reste que le jeu. Les gestes des acteurs dans La Maison dans l’ombre me touchent beaucoup. Je trouve magnifique le moment où Ida Lupinao caresse le visage de Robert Ryan, à la fin. Les gestes en disent long : c’est un langage, donc du jeu. Ces derniers temps, j’essaie d’apprendre à jouer avec mon corps. Comme je ne viens pas du théâtre, je n’ai pas fait ce travail, contrairement aux acteurs anglo-saxons, qui sont souvent de bons danseurs, ou des acteurs physiques. En France, on a tendance à délaisser le corps, alors qu’il est fondamental. De plus en plus, je pense que le jeu ne part que du corps. On ne joue que soi-même, mais on peut ajouter à un personnage le travail du corps. J’avais cherché et trouvé une posture particulière pour mon personnage dans La Vie d’Adèle. Quand je la prenais, par une sorte de mémoire du corps, j’entrais immédiatement dans le rôle. Je devenais le rôle. 

Spectateur : Referez-vous bientôt un film aussi aussi beau et onirique que La Belle et la bête ?

LS : Je suis comme tout le monde, les histoires d’amour et les contes de fée me font rêver. J’étais donc très heureuse de faire le film de Christophe Gans, d’autant plus que La Belle et la Bête de Cocteau est mon film préféré. J’ai des goûts très différents. En tant qu’actrice, j’aime tourner dans des films d’auteurs, mais aussi dans des films en costumes, avec des décors incroyables, etc. Le jeu varie à chaque fois. Le tournage de James Bond était génial et passionnant. J’avais le trac parce que c’était une saga iconique, parce qu’il y avait Daniel Craig et que ça n’était pas dans ma langue. Mais je me sers de cette peur,. J’essaie de la rendre créative au lieu de la laisser me pétrifier. D’ailleurs, j’ai vu de grands acteurs avoir le trac. J’aime ça. J’aime voir les faiblesses plutôt que la force.

Belle épine (Rebecca Zlotowski, 2009).

Belle épine (Rebecca Zlotowski, 2009).

Propos recueillis par Emmanuel Burdeau et retranscrits par Pauline Soulat.