Exercice 1. Dans la première séquence, interpréter l’emploi systématique d’une faible profondeur de champ.
Exprimer l’exclusion
Au cours des trois plans de la séquence, Fatima reste silencieuse, n’osant pas prendre la parole. Cette barrière de la maîtrise de la langue, vécue comme un enfermement, est exprimée par le recours au flou pour montrer les autres personnages : professeure et parents d’élèves. Par ce procédé, ils semblent comme étrangers au personnage de Fatima, témoin attentive d’une parole d’autorité dont elle est exclue. La faible profondeur de champ fonctionne ainsi comme un révélateur de l’exclusion de Fatima dans l’espace scolaire. La faible profondeur de champ met aussi en évidence la posture méditative de Fatima, qui mesure en son for intérieur son inaptitude à adopter les stratégies de réussite scolaire évoquées par la professeure.
Exercice 2. Dans la seconde séquence, justifier le choix d’une grande profondeur de champ.
L’espace de l’assignation sociale
Fatima discute avec une de ses collègues pendant qu’elles rangent les chaises de la cantine avant de passer la serpillière. Fatima évoque son incapacité à prendre la parole au cours de la réunion et son souhait de surmonter la barrière de la langue. L’utilisation de la grande profondeur de champ met en évidence l’encombrement du réfectoire de façon significative. Cet espace évoque l’enfermement de Fatima dans sa condition sociale de simple employée peu qualifiée. La multiplication des éléments du décor sature le cadre et figure les obstacles qui s’opposent à l’émancipation désirée par le personnage.