Analyse filmique

Cours d’initiation à l’analyse filmique

L’analyse filmique a pour objet la lecture argumentée d’un film, se fondant notamment sur l’examen précis des moyens expressifs du cinéma. La pratique de l’analyse de séquence représente à cet égard la voie privilégiée pour l’initiation à l’esthétique du cinéma. Ce cours multimédia définit les principales notions de l’analyse de film à l’aide d’exemples et d’exercices. À l’issue de ce parcours pédagogique, vous serez capable d’analyser la mise en scène d’une séquence en utilisant le vocabulaire adéquat.

Chacun des 8 modules thématiques propose :
– la définition des notions principales
– l’illustration de ces notions par des analyses de séquences
– des exercices corrigés

L’IMAGE / 1. CADRE, CHAMP ET HORS-CHAMP

Le cadre délimite les frontières de l’image cinématographique et en détermine le format. Le format de l’image est défini par le rapport de la largeur du cadre sur sa hauteur : carré (1,33), panoramique (1,85) ou CinemaScope (2,35).
Le champ se définit comme l’espace fictionnel inscrit à l’intérieur du cadre : il correspond à ce qui est visible par le spectateur.
Le hors-champ désigne l’espace invisible, mais bien présent, situé hors du champ. Il se présente au spectateur selon deux modes principaux :
l’empreinte, qui caractérise les manifestations du dehors vers le dedans : ombres, reflets, voix…
l’adresse, qui caractérise les manifestations du dedans vers le dehors : le regard, l’appel, le doigt pointé…

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Ressources complémentaires
 Upopi : le cadre
 La séance de Sergueï : le hors-champ
 Transmettre le cinéma : le hors-champ

L’IMAGE / 2. PROFONDEUR DE CHAMP

La profondeur de champ correspond à l’étendue de la zone de netteté à l’intérieur du champ :
– une grande profondeur de champ offre une vision nette de l’ensemble des éléments du champ, proches et lointains.
– une faible profondeur du champ dirige l’attention sur l’élément principal, laissant dans le flou les éléments situés devant et derrière.
Pour décrire l’étagement en profondeur du champ, on distingue :
– le premier plan pour les éléments proches de la caméra.
– le second plan pour les éléments disposés derrière le premier plan.
– l’arrière-plan pour les éléments les plus lointains.

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Ressources complémentaires
 Upopi : la représentation de la profondeur
 Kinema : la profondeur de champ
 Transmettre le cinéma : la profondeur de champ

LE PLAN / 1. CADRAGE : ÉCHELLE ET ANGLE DE PRISE DE VUE

Le plan est l’unité de base du film : il correspond à une portion de film continue, enregistrée en une seule prise au tournage et délimitée par deux coupes dans le film projeté.
L’échelle des plans renvoie à la distance de la caméra au sujet filmé, du plan général, cadrant un vaste paysage, au très gros plan se focalisant sur un élément significatif.
L’angle de prise de vue désigne l’inclinaison de la caméra par rapport au sujet filmé :
plongée : caméra au-dessus du sujet filmé
contre-plongée : caméra au-dessous du sujet
plan incliné : caméra penchée sur la gauche ou la droite.
Le cadrage se définit par la combinaison de l’échelle du plan et de son angle de prise de vue.

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Ressources complémentaires
 Upopi : le cadrage
 CNC / Talents : le gros plan
 Transmettre le cinéma : le gros plan

LE PLAN / 2. LES MOUVEMENTS DE CAMÉRA

Le panoramique désigne le mouvement de rotation de la caméra sur son axe dans le sens horizontal ou vertical.
Le travelling est un déplacement de la caméra montée sur un appareil mobile assurant la fluidité du mouvement : travelling avant, arrière, latéral, circulaire ou même vertical.
La caméra portée est soutenue par le cadreur, occasionnant un tremblement voire des sautes du cadre.
Le zoom simule un déplacement de caméra par le réglage de l’objectif dans le sens du grossissement (zoom avant) ou du rapetissement (zoom arrière).
Ces mouvements peuvent être subordonnés au déplacement des éléments dans le champ, associés au point de vue d’un personnage (mouvements subjectifs) ou autonomes.

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Ressources complémentaires
 Upopi : les mouvements de caméra
 Blow up : les mouvements de caméra
 Transmettre le cinéma : le zoom

LE MONTAGE / 1. LES RACCORDS

Le montage désigne à la fois l’organisation du récit filmique et la juxtaposition des plans suivant une logique de continuité ou de discontinuité. Les effets de transition entre les plans sont assurés par les raccords :
– le raccord sur le regard : un plan montre un personnage regardant hors-champ, le suivant désigne ce qu’il regarde.
– le raccord sur le mouvement : un geste commencé dans un plan se poursuit dans le plan suivant.
– le raccord dans l’axe : un élément est montré en deux plans successifs, en conservant l’axe de prise de vue mais en variant l’échelle du plan dans le sens du rapprochement ou de l’éloignement.
– le champ-contrechamp : deux espaces opposés sont montrés en alternance en raccord sur le regard.

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Ressources complémentaires
 Upopi : Enchaîner deux plans
 Transmettre le cinéma : les raccords
 Transmettre le cinéma : le champ-contrechamp

LE MONTAGE / 2. MONTAGE ET RÉCIT

Le montage assure l’assemblage des plans en séquences, qui constituent les unités dramatiques du film. Il définit notamment les rapports entre la durée de l’histoire racontée et la durée du film. On distingue :
– la scène dont la durée correspond au temps de l’action. Le plan-séquence en constitue un cas particulier : toute l’action est filmée en un seul plan.
– la séquence en montage alterné : plusieurs actions simultanées composant une situation globale sont montrées en alternance à des fins dramatiques.
– la séquence en montage parallèle : alternance de plans sur plusieurs actions distinctes et autonomes à des fins de comparaison.
– la séquence par épisodes : succession de plans évoquant l’évolution d’une situation dans le temps.
Le flash-back modifie la linéarité du récit par un retour en arrière vers des événements antérieurs de l’histoire.

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Ressources complémentaires
 Upopi : Ordonner le récit
 CAC Bourgogne-Franche-Comté : Montage alterné ou parallèle
 Le Monde : le plan-séquence

LE SON / 1. SON IN, SON OFF ET SON HORS-CHAMP

La bande son est composée de paroles, de bruits et de musique. Ces éléments sonores entretiennent quatre modes principaux de relations avec les images :
– le son in : la source du son est visible dans le champ.
– le son off : le son émane d’une source extérieure à l’espace du récit (la musique, la voix du narrateur)
– le son hors-champ : le son appartient à l’univers de l’histoire mais son origine n’est pas visible.
– le son ambiant : son diffus enveloppant l’espace.
Le point d’écoute définit le lieu d’ancrage du son au sein de la fiction. On distingue :
– le point d’écoute spatial qui peut être disjoint du point de vue de la caméra (paroles distinctement audibles d’une conversation lointaine).
– le point d’écoute subjectif qui correspond à la perception interne d’un personnage visible à l’écran (voix de la conscience, hallucination, focalisation de l’attention auditive sur un bruit).

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Ressources complémentaires
 Upopi : le son au cinéma
 Transmettre le cinéma : les bruits au cinéma

LE SON / 2. LA MUSIQUE

La musique occupe une place prépondérante dans le montage audiovisuel< qui définit les relations, harmonieuse ou conflictuelles, entre la bande sonore et les images projetées. La narration musicale peut prendre les formes principales suivantes :
l’illustration : la musique renforce le climat de la scène, accentue l’action dramatique ou exprime les sentiments des personnages. Dans le cas particulier de la musique mimétique, les effets musicaux ponctuent l’action à des fins dramatiques ou la commentent par des sons instrumentaux à valeur comique (mickeymousing).
– le contrepoint : la musique contraste avec les images pour en enrichir la signification ou introduire un fort décalage qui en détourne le sens immédiat.

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Ressources complémentaires
 Upopi : le montage audiovisuel
 Transmettre le cinéma : la musique de film

Webographie

Transmettre le cinéma : modules vidéos d’analyse filmique
Blow up : vidéos thématiques sur l’histoire et l’esthétique du cinéma
Les Grignoux : comment parler d’un film ?

Bibliographie

Analyser un film. De l’émotion à l’interprétation de Laurent Jullier, Flammarion, collections Champs, 2012.
L’ analyse des films en pratique Collectif, Ed. Armand Colin, 2018.
L’Art du film. Une introduction. de David Bordwell et Kristin Thompson, De Boeck, 2014.

Texte et réalisation : Renaud Prigent