Dans le cadre d’un cycle animé par Emmanuel Burdeau sur le critique Serge Daney, Serge Bozon présente le film culte des années 80 La machine à découdre de Jean-Pierre Mocky. Serge Bozon sera également le 31 mars au Lux pour présenter son nouveau film Madame Hyde.

Adaptation d’un roman de la « Série Noire » de Gil Brewer, auteur qui a séjourné en hôpital psychiatrique, La machine à découdre se situe dans la continuité de l’oeuvre anarchiste et viscérale de Jean-Pierre Mocky. Mené tambour battant, le film suit les tribulations d’un fou échappé de l’asile, le docteur Ralf Enger, ex médecin humanitaire, qui écœuré par les horreurs de la guerre, souhaite créer un hôpital pour enfants aveugles, victimes de la guerre. Une dénonciation non dissimulée de l’hypocrisie de la société moderne, qui traite la guerre comme un fait divers et les campagnes humanitaires comme camouflage d’un appauvrissement généralisé.

Mais au-delà, lorsque l’on sait que la Machine à découdre du titre désigne un revolver, il est aisé de deviner ce qu’est réellement ce vingt-quatrième film de Mocky : un polar nerveux. Un road-movie où les cadavres s’accumulent au grès de situations parfois cocasses, parfois dramatiques.