Exercice 1 : Identifier les types de raccords entre les plans 9 à 16 de la séquence, en précisant le contenu et l’échelle du plan.
Plan 9 : Arbogast dans l’entrée en plan rapproché [Champ]
Plan 10 : Plan sur une porte avec statue à droite en plan rapproché [Contrechamp en raccord sur le regard]
Plan 11 : Arbogast s’avance vers l’escalier hors-champ en plan rapproché [Champ]
Plan 12 : Gros plan sur les pieds d’Arbogast montant la première marche [Raccord sur le mouvement]
Plan 13 : Filmé en plongée et en plan rapproché, Arbogast monte lentement l’escalier, accompagné en travelling arrière [Raccord sur le mouvement]
Plan 14 : Sur le perron, une porte en gros plan s’entrebâille de manière menaçante [Coupe franche]
Plan 15 : Retour sur Arbogast montant l’escalier [Coupe franche]
Plan 16 : Filmé en plongée verticale en plan d’ensemble, Arbogast est poignardé par un agresseur mystérieux [Raccord sur le mouvement de montée des marches d’Arbogast]
Exercice 2 : combien de champs-contrechamps la séquence comporte-t-elle ? Quelles sont leurs fonctions, notamment en termes de rythme de la séquence ?
La séquence comporte quatre champs-contrechamps, tous articulés sur le regard d’Arbogast dans l’entrée, inspectant la maison avant de s’engager dans l’escalier. Ces champs-contrechamps répondent à plusieurs fonctions :
– une fonction descriptive : ils permettent d’exposer la configuration de l’entrée, confrontant Arbogast à un vestibule désert et donnant sur un imposant escalier montré à deux reprises
– une fonction affective : les 4 plans subjectifs sur l’entrée du hall impliquent le spectateur dans l’inquiétude du personnage qui multiplie les regards circonspects sur les lieux
– une fonction rythmique : ces champs-contrechamps contribuent à la tension dramatique de cette séquence à suspense en produisant un étirement de la durée face au danger imminent qui menace le personnage.
On remarquera à cet égard que, si le montage contribue grandement au rythme d’une séquence, la multiplication des plans courts n’implique pas automatiquement un rythme rapide. Dans cet extrait, les 8 courts plans en champs-contrechamps ont au contraire une fonction de ralentissement de l’action. Les 4 plans du climax final, d’une durée comparable, marquent de leur côté une forte accélération de l’action. La question du rythme ressenti par le spectateur est donc liée à la manière dont une séquence articulera le montage avec les mouvements des personnages.