Psychose (Alfred Hitchcock, 1960)

Marion Crane, une jeune femme en fuite, vient d’être sauvagement assassinée dans le motel Bates. Dans la séquence proposée, l’inspecteur Arbogast inspecte l’établissement dans le cadre de son enquête.

Exercices
1. Identifier les types de raccords entre les plans 9 à 16 de la séquence, en précisant le contenu et l’échelle du plan.
2. Combien de champs-contrechamps la séquence comporte-t-elle ? Quelles sont leurs fonctions ?



Exercice 1 : Identifier les types de raccords entre les plans 9 à 16 de la séquence, en précisant le contenu et l’échelle du plan.

Plan 9 : Arbogast dans l’entrée en plan rapproché [Champ]
Plan 10 : Plan sur une porte avec statue à droite en plan rapproché [Contrechamp en raccord sur le regard]
Plan 11 : Arbogast s’avance vers l’escalier hors-champ en plan rapproché [Champ]
Plan 12 : Gros plan sur les pieds d’Arbogast montant la première marche [Raccord sur le mouvement]
Plan 13 : Filmé en plongée et en plan rapproché, Arbogast monte lentement l’escalier, accompagné en travelling arrière [Raccord sur le mouvement]
Plan 14 : Sur le perron, une porte en gros plan s’entrebâille de manière menaçante [Coupe franche]
Plan 15 : Retour sur Arbogast montant l’escalier [Coupe franche]
Plan 16 : Filmé en plongée verticale en plan d’ensemble, Arbogast est poignardé par un agresseur mystérieux [Raccord sur le mouvement de montée des marches d’Arbogast]




Exercice 2 : combien de champs-contrechamps la séquence comporte-t-elle ? Quelles sont leurs fonctions, notamment en termes de rythme de la séquence ?

La séquence comporte quatre champs-contrechamps, tous articulés sur le regard d’Arbogast dans l’entrée, inspectant la maison avant de s’engager dans l’escalier. Ces champs-contrechamps répondent à plusieurs fonctions :
– une fonction descriptive : ils permettent d’exposer la configuration de l’entrée, confrontant Arbogast à un vestibule désert et donnant sur un imposant escalier montré à deux reprises
– une fonction affective : les 4 plans subjectifs sur l’entrée du hall impliquent le spectateur dans l’inquiétude du personnage qui multiplie les regards circonspects sur les lieux
– une fonction rythmique : ces champs-contrechamps contribuent à la tension dramatique de cette séquence à suspense en produisant un étirement de la durée face au danger imminent qui menace le personnage.

On remarquera à cet égard que, si le montage contribue grandement au rythme d’une séquence, la multiplication des plans courts n’implique pas automatiquement un rythme rapide. Dans cet extrait, les 8 courts plans en champs-contrechamps ont au contraire une fonction de ralentissement de l’action. Les 4 plans du climax final, d’une durée comparable, marquent de leur côté une forte accélération de l’action. La question du rythme ressenti par le spectateur est donc liée à la manière dont une séquence articulera le montage avec les mouvements des personnages.